Souvenir d'un père.

- Clack !

Tel fût le bruit lorsque le plat de la lame froide et dure de l’épée s’aplatit sur la joue du jeune homme.

- Regardes cette épée, son acier brille et renvoie la lumière. Elle est le symbole de notre croisade. L’épée de la lumière qui la sert contre les forces obscures.

Les paroles du capitaine de la garde étaient empruntes de sa voix dure et ferme qui ne souffrirait d’aucune remarque.
Redrizen lui, trouvait que cette lumière avait été plutôt froide, voir quasi mortelle contre sa joue. Seul le goût d’un peu de sang, laissant la trace de l’amertume, se faisait sentir.
Pourtant, lorsque les armes plongeaient goulûment dans le corps de ceux que l’on appelait les hérétiques, il n’en ressortait qu’un flot rouge qui cachait bien la lumière de cet acier que le capitaine décrivait tant.

Ce fût sans doute la seule caresse que le capitaine donna à son fils. Une marque d’affection que Redrizen n’oublierait pas de sitôt.

Le Capitaine étaient un homme grand, et sa stature forte. Ses mains noueuses avaient l’expérience des longues heures du maniement des armes. Il portait ce fameux tabar blanc où la marque d’une flamme rouge trônait fièrement.

Le jeune homme se réveilla en sursaut. Un rêve… Non, un souvenir du passé qui venait le hanter. Nu, dans le lit de l’auberge de la forêt d’Elwyne, le jeune homme regarda par la fenêtre. Les premiers rayons du soleil commençaient à poindre.

- L’aube… Déjà…

Pensa le paladin. Tirant le drap encore chaud de sa couche, le jeune homme se leva. Il s’approcha de la chaise où il avait mis ses vêtements et notement son tabar. Un tabar du passé qui refaisait surface dans ses rêves.

La flamme rouge de la croisade écarlate n’était pas encore éteinte et le jeune homme comptait bien la retourner contre ses maîtres.

- N’ayez crainte père, bientôt je reviendrai vous montrer le paladin que je suis devenu. Sans doute cela finira par la mort d’une de nos lumière, la vôtre ou la mienne…

Se dirigeant vers la salle d’eau, le chevalier prit un bain et se délassa, quelques instants dans l’eau chaude. Massant ses muscles pour les réveiller et se frottant vigoureusement avec le savon.

Puis, il s’habilla sans trop de précipitation. La journée allait être longue, peuplée de cadavres et de chaire brûler. Redrizen, descendit les escalier et déposa quelques pièces sur le comptoir avant que la serveuse ne l’interpelle.

- Messire, vous ne déjeuné pas ? Au moins, prenez ce pain… Ce ne serai pas honnête que vous l’ayez payez et de ne pas l’avoir.

Le paladin sourit à cette remarque et prit le pain. Il lui offrit son plus beau sourire, peut-être le dernier qui sait ? Puis, il partit sans se retourner…

hrp: décidement dés que ça parle de la croisade, je suis friand

Une branche… Une simple petite branche sur le chemin de la vie. Un petit morceau de bois qui vous fait trébuché mais dont on ne tenait pas compte sur la route du destin. Telle était la pensée de Redrizen en avançant plus profondément en direction de la main de Tyr. En effet ce n’était qu’un fin morceau de bois, pas plus gros qu’un doigt. Mais l’arc qui l’avait projeté l’avait fiché en plein cœur du paladin.

Les quelques soldat de la légion écarlate sur le chemin du chevalier avaient périt mais combien d’autres restaient encore ?

- Red, écartes toi !

Avait criez la voix, une voix amical et inquiète. Le chevalier entendit des bruits de sabots derrière lui. Un cheval lourd, dont les cliquetis indiquaient un caparaçon.

S’arrêtant au côté de Redrizen, le paladin Finangor de Rougemont reprit la parole.

- Red, on doit se replier ! Ce n’est pas pour aujourd’hui allez viens !

Le jeune homme avait la vue trouble. Il posa machinalement, la main sur la croupe du destrier de son amie, maculant de sang la cuirasse de équidé. Puis, le paladin se figea. Son regard portait en direction des au remparts de la ville. Là, se tenait un homme grand en armure, dont l’écu et l’épée ne laissait aucun doute sur son appartenance. La vue de Redrizen se troubla d’avantage et il s’écroula dans un soupir.

- Père…

Furent les dernière paroles prononcées.

Des bruits de métal résonnaient dans l’obscurité. Soudain, Le paladin sursauta et une douleur aigue de faisait dans sa poitrine. Un bandage sur son torse lui rappela en quelle circonstance il était tombé.

Le bruit de métal provenait des enclumes lourdes de Forgefer. Les tentures, les armoirie dans la chambre de l’auberge ne laissèrent aucun doute au jeune homme. C’était tout de même une bonne chambre et ce lit, quel confort. Comme si il était réchauffé pour que vous n’aillez plus qu’à vous laissé porté par le sommeil. Etrange d’ailleurs cette… Le paladin recula alors d’un bond dans son lit.

- Dame Eléano qu’est ce que vous faites dans MON lit ?!

La guerrière encore endormie, se réveilla lentement comme un chat. Ses deux yeux saphir regardèrent Redrizen.

- Bonjour !

Dit-elle dans une innocence incroyable. Elle poursuivit de sa voix la plus charmante.

- Et bien, mon ami, vous avez bien faillit y rester. La flèche n’est pas rentrée profondément grâce à votre armure. En revanche, la fièvre elle… Je suis juste restée pour réchauffer votre corps et que cette fichu fièvre tombe. N’allez pas imaginer je ne sais quoi. A moins que vous n’auriez préférer un nain près de vous.

La frimousse mutine et la chevelure argentée de la guerrière la rendait espiègle et pleine de vie. Redrizen était gêné de la situation mais que pouvait-il faire d’autre que d’acquiescer.

- Dame Eléano… Merci.

Le jeune homme lui prit la main et sourit.

- Ho, ce n’est rien. Bon, puisque vous vous sentez mieux, vous allez pouvoir manger. Interdiction de vous lever.

La petite tenue d’Eléano aurait sans doute brossé un tableau rapide pour quiconque serait rentré dans la chambre. Mais tel n’était pas le cas. La jeune femme était guerrière et peu soucieuse de trop de pudeur ou de formalité. Elle était presque un garçon manqué mais son physique lui, ne laissait aucun doute sur sa condition de femme.

Partant aussi vite qu’elle était venue après c’être rhabillé, la jeune fille à la peau délicatement bronzée laissa le garçon dans sa chambre. Redrizen revit le capitaine sur les remparts dans toute sa prestance. Mais il aurait pour cette fois quelques soldats en moins sous ses ordres.

Lorsque la jeune femme remonta, elle vit le paladin endormit dans son lit. Elle eut un petit sourire et déposa le plateau repas près du bureau avant de s’éclipser en chatte furtive.

Apres quelques temps en Outreterre, Redrizen c’était arrêté à Nagrand. Ici, tout était différent des autres régions de l’Outreterre. Le ciel était constellé d’étoiles et ce n’est pas sans une certaine nostalgie que le jeune homme rêvassa en les regardant. Combien de temps encore la guerre ?

Le paladin caressa l’encolure de son destrier Astrion, fidèle compagnon de toujours qui dans un élan dépassait les plus rapides coursiers. Les deux êtres se comprenaient. Ils partageaient autant leurs peines que leurs joies.

Le paladin repensa à ses buts, la guilde n’allait pas très fort et somme toute assez décousue. Enfin, il fallait bien faire avec. Le jeune homme tira son épée et regarda sa lame. Bien qu’ayant énormément travaillé elle conservait un bon tranchant. Il faut dire que les enchantements la maintenaient en parfait état.

- Nous avons encore beaucoup de travail avant que le Nagrand recouvre sa paix. Nous verrons où nous poussent nos pas après cela. Un autre pays, une autre région, un autre peuple…

Le paladin donna une légère talonnade sur les flancs d’Astrion qui se lançait en direction des gangrecanons…