La résolution de Cartoril

Par cette belle soirée d'hiver, un leger courant d'air froid entre dans la grande salle de la cathédrale alors qu'une jeune fille d'une quinzaine d'années entre par la porte principale. Passant devant des rangs de gardes et de dévots, elle finit par atteindre la personne qu'elle cherchait, lui glisse quelques mots à l'oreille avant de tendre une enveloppe cachetée sortie de sa poche. Sa mission terminée, elle repart sur le champ, alors que le nouveau porteur du message se dirige vers le bureau de l'archeveque...

Citation :: Au Seigneur Bénédictus, Grand Archevêque de Hurlevent
Le 6ème jour du 1er GC

Monseigneur,

Suite aux récents évènements parmis lesquels nous pouvons compter la disparition de Sire Erthran de Stromgarde et nos relations houleuses mais néanmoins importantes avec le duché d'Aarkonie, je me permet de Vous adresser cette lettre.

Conscient des différents qui nous opposent, j'imagine sans peine la confusion dans laquelle doit Vous placer ce courrier. Mais la situation étant ce qu'elle est, et dans un désir désintéressé de contribuer activement à la reconstruction et la survie de l'ordre des Rédempteurs de Lordaeron dont je n'ai jamais cessé d'être un farouche partisan et défenseur; je Vous prie de considérer ma demande d'accéder au poste de membre du conseil de cette organisation qui m'est chère.

En gage de bonne volonté, je m'engage à ne pas vous déranger en dehors des obligations inhérentes à mon hypothétique fonction. Le reste du temps, je m’adresserai à vous en des termes que vous jugerez comme « corrects », certain que vous ne profiterez pas de cette proposition. Inutile de se leurrer, nos caractères différents ne seront jamais véritablement compatibles.
J'en fais cependant appel à Votre grande générosité et couve le fol espoir de recevoir une réponse positive de Votre part. Si vous ne le faites pas pour vous ou moi, faites le au moins pour le rêve de notre ami commun, disparu aujourd’hui, probablement en proie aux démons qui l’assaillent depuis le funeste incident que nous connaissons. Sachez que j’ai la sympathie et l'accord de la majorité des Rédempteurs, et j’espère que Vous saurez saisir l’opportunité de cette requête.

Bien à Vous,

Cartoril

P.S. Dans l'hypothèse ou Votre Grandeur accepterait une telle requête, je porte à Votre attention le fait que la levée de la punition restrictive qui m'empêche de pénétrer dans l'enceinte du Saint édifice de Hurlevent, et de fait, dans les quartiers des Rédempteurs, serait un plus non négligeable.

[HRP]La lettre a été rédigée par Dehline(Ig et IrL, grand merci à elle), en s'inspirant d'un Carto qui se la joue patron en train de dicter à sa secretaire, je prendrai peut être le temps de terminer de rédiger l'original, ça peut être drole Laughing

Cela faisait déjà quelques heures que le soleil était couché, et les discussions allaient encore bon train dans le bureau de l'archevêque. En fin d'après midi, le sol de la cathédrale s'était vu foulé par les pas d'un Cartoril mal à l'aise, sous les regards inquisiteurs d'une multitude de gardes et de paladins chargé de la sécurité de l'édifice et de la protection de ses occupants. Ils avaient reçu l'ordre de laisser entrer cet invité et de le conduire à sa Seigneurie, ordre exceptionnel s'il en est étant donné les frasques passées du vieil homme et l'opinion que l'archevêque avait de lui.

Dans le bureau, les deux hommes restèrent froids et distants - il ne pouvait en être autrement de toute façon - et les premiers échanges furent timides et hésitants, Cartoril ne souhaitant guère bousculer son hôte, et ce dernier ne sachant comment interpréter le soudain changement dans l'attitude du vieillard. Les étonnantes politesses d'usage rapidement expédiées, la discussion s'amorça sur la disparition de l'ancien commandeur, l'attachement que les deux hommes lui apportaient et les interrogations que les événements le concernant suscitaient. Il en fut conclu que l'ordre dont il était à l'origine venait de perdre à la fois son meneur, son moteur, mais surtout le véritable réceptacle des idées qui ont mené à la création de l'ordre. En un mot, les rédempteurs se retrouvaient orphelins, et les troubles laissés par les événements précédents avaient donné lieu à des départs et une situation actuelle non enviable.

Cartoril fit part de ses inquiétudes quant à l'avenir de l'ordre. Ses membres faisaient part de plus en plus ouvertement de leur haine envers les réprouvés, et nombreux étaient ceux qui attendaient de passer à l'action avec une impatience certaine. Les récents troubles générés par l'accident du commandeur et ses décisions inconsidérées, les mésententes entre Rédempteurs, les départs et disparitions de membres importants, les étranges relations avec le Duché d'Aarkonie, et tellement d'autres petites choses qui faisaient que le rêve d'Erthran commençait à s'émietter. Et cela, Cartoril ne pouvait se résoudre à laisser faire. Erthran avait disparu certes, mais le mage avait l'intime conviction qu'il était encore en vie, quelque part, en proie à ses propres démons, ou à une étrange maladie. Et quand bien même il était perdu à jamais, Cartoril ne pouvait décemment pas laisser les choses aller comme elle etaient, Erthran était pour lui ce qui ressemblait le plus à une famille, et il considérait comme son devoir de conserver sa création intacte, soit en attendant son retour, soit pour sa mémoire. Voilà pourquoi il avait pris la décision de remettre l'ordre sur les rails, et cette requête, il n'y avait que Benedictus pour y accéder. Cartoril se garda bien de s'enquérir de la dernière folie de l'archevêque, à savoir la tentative de rapprochement entre la Croisade Ecarlate et les rédempteurs. Pas plus qu'il ne mentionna le fait que la couleur de la robe de son hôte était affreusement mal assortie avec ses sandales. Ni la manière dont les gardes de l'édifice l'avaient dévoré du regard lors de son entrée, frustrés qu'ils étaient de rester à leur poste, tenus par leurs engagements, alors qu'ils ne songeaient qu'à se jeter sur lui, le toucher, lui parler, ou au moins attirer son attention...

Les deux hommes discutèrent de choses et d'autres, de tellement de choses en fait, parfois tellement peu en rapport avec ce qui l'amenait que Cartoril en vint plusieurs fois à se demander si l'archevêque n'essayait pas de gagner du temps, comme pour profiter un peu plus longuement de sa présence à ses cotés. Finalement, à force de patience, la réponse qu'il espérait sortir de la bouche de son interlocuteur vint. Apres un long moment de silence, alors que la réflexion se voyait clairement sur le visage du chef religieux, il énonça ses conditions. Un rapport régulier, une tenue irréprochable dans l'enceinte de la cathédrale, et pas seulement à l’ encontre de Benedictus, un chaperon désigné pour le seconder. S'ensuivit des sermons aussi ennuyeux qu'inutiles, que Cartoril n'écouta que d'une oreille distraite, trop heureux qu'il était de ne pas avoir eu à promettre de participer aux messes et autres cérémonies ennuyeuses.

Finalement la nuit était déjà bien avancée quand le mage rentra dans son foyer de la vieille ville, avec un mal de crâne guère étonnant étant donné ce qu'il venait de subir. Il ne put s'empêcher malgré tout de se demander s'il n'allait pas regretter ce qu'il venait de faire...

PS: 1 mois pour rédiger ça, j'suis pire qu'une limace! cheers

» Cartoril - Enchanteur enchanteur